J’ai vraiment hésité à écrire cet article. Il est en effet plus facile de poster un bon plan parents ou de parler d’idées d’activités pour enfants que de se livrer. J’ai finalement sauté le pas en me disant qu’il est bon de ne pas se sentir seule dans des sujets qui peuvent paraître un peu tabou. Je vous parle donc de comment la FIV a foutu en l’air ma santé.
La Famille Écureuil a eu du mal à s’agrandir. Nous sommes passés par la PMA, comme de nombreux couples. Nous ne nous en cachons pas car il n’y a vraiment aucune honte à avoir. Et on a eu la chance incroyable de sortir « rapidement » du parcours avec une heureuse nouvelle. Je mets bien rapidement entre guillemet car forcément on a mis beaucoup plus de temps qu’un couple lambda pour couver, mais nous avons finalement vite eu une bonne nouvelle une fois la case « piquouses dans le bidou » activée.
Malgré ce court passage en PMA, mon corps a morflé. Les médecins ont eu du mal à me stimuler. J’avais des doses de 450 d’hormones par jour. Cela peut paraître un peu flou pour les personnes qui ne sont pas passées par là ; en gros j’avais la dose maximale d’hormones qu’on puisse prendre par jour. Trois piqûres chaque soir dans le ventre. Sur le coup, cela m’a énormément fatiguée. J’avais l’impression de prendre un shoot chaque soir et je me retrouvais à comater ensuite dans le canapé.
Depuis bien sûr, je ne suis plus sous hormones car nous ne sommes plus en essai bébé, mais je sens que mon corps a subi. Je ne suis plus la même. L’année qui a suivi ma grossesse a été très éprouvante. Je ne peux pas jeter la pierre à mon fils. Il a fait ses nuits à seulement un mois et ne se réveille qu’en période de poussée dentaire. En l’espace d’une année, je me suis faite 6 gastros, 4 angines, 2 grippes. Mon corps était HS.
J’ai consulté une kinésiologue début 2017. En m’auscultant, elle m’a demandé si j’avais eu un traitement hormonal pour être enceinte. Elle m’a alors dit que ça se sentait, que mon corps en avait beaucoup souffert.
Depuis, j’ai du mal à remonter la pente. Je sais bien que la vie intensive de Maman active n’aide en rien pour défatiguer… J’ai un travail assez prenant, mais il n’a pas changé depuis l’arrivée de Bébé Écureuil. Il y a donc une autre raison à cette fatigue chronique et de cette fragilité qui se sont installées.
Je m’en sors plutôt bien dans mon « malheur » (Je mets entre guillemet également car ce « malheur » comme je l’appelle se termine avec le plus beau des cadeaux de la vie). J’ai des amies de galère qui ont eu le ventre qui a terriblement gonflé et d’autres problèmes de santé qui ont commencé.
Avec tout cela, je suis en rage quand j’entends de la bouche de certaines personnes que la PMA n’est pas obligatoire, que tout se passe avant tout dans la tête. Pensez-vous qu’il est vraiment plaisant de s’infliger de telle souffrance pour enfanter ? Une amie me parlait l’autre jour d’un épisode de « Scènes de Ménage » . Marion et Cédric en pleine discussion qui sortent: « Pourquoi on n’a pas pensé plus tôt à faire une FIV ?! On a plus de chance d’avoir des jumeaux, même des triplés !!! Cela irait bien avec mon nouveau job… » Propos totalement choquants pour une série de grand public. Mais cela reflète bien la pensée commune… Mais non, ce n’est pas une partie de plaisir, détrompez-vous !
Je sais qu’il est assez difficile de parler de ce sujet. Mais si vous êtes ou avez été concernés, n’hésitez pas à partager avec moi votre vécu en commentaire.